Accidents domestiques

Attention à ne pas laisser la casserole déborder

En pleine période de concours, je n’ai plus beaucoup le temps de mettre mon blog à jour. Je reviens donc avec quelques articles, par-ci par-là. Me revoilà donc avec un projet qui a justement été réalisé pour un concours : celui des Arts Décoratifs de Paris. J’avais déjà tenté le concours l’année dernière, et après avoir franchi toutes les phases d’admissibilité, l’épreuve pratique a eu raison de moi. Cette année j’ai évidemment voulu retenter ma chance. Le concours qui était en trois étapes en comporte maintenant deux. La première est toujours la même : réaliser un sujet plastique en quatre jours. Cette année, le sujet était « Votre attention est requise ». Pendant quatre jours tout le monde s’est démené pour réaliser un projet correspondant à ce sujet. C’est vraiment une période très intense : tout le monde est stressé, fatigué, mais avec une ambiance d’entraide et pleins de bons moments.

Il m’a paru intéressant d’ancrer mon travail pour traiter le sujet “Votre attention est requise” dans un univers très quotidien. Le terme “votre” concernant les gens en général, ces derniers sont ici convoqués à travers des habitudes, des conseils domestiques pratiques et rationnels, nécessaires au bon déroulement de la vie de tous les jours.

J’ai d’abord listé dix situations rationnelles où une mise en garde du type “faites attention à ne pas…” serait détournée par l’absurdité de la scène réinventée. Afin de créer un écart avec la réalité et d’assumer la part théâtrale de ce projet, j’ai fabriqué pour l’occasion une série de meubles et d’accessoires en carton, prenant place dans un espace que j’avais déjà crée. Le décor en carton d’emballage totalement assumé crée un décalage humoristique permettant de prendre du recul par rapport à ces recommandations.
Une attention a été portée aux matériaux, choisis afin de proposer des analogies : du papier bulle figurant un liquide en ébullition, du fil en nylon évoquant des filets d’eau sortant du pommeau de douche.

L’univers convoqué ici peut faire écho au regard amusé de Pierrick Sorin sur le quotidien ou encore àl’univers cinématographique de Michel Gondry.

L’ordre des images a été déterminé afin de prendre de plus en plus de distance avec une éventuelle vraisemblance. Si les premières images montrent de petits accidents domestiques (tasse de café renversée, oubli d’une casserole sur le feu ), les suivantes déjouent par exemple l’apesanteur avec un lit longeant le mur du sol au plafond, montrent une fille confondant piscine et douche, ou encore mettent en scène des animaux empaillés semblant être, contre toute attente, des habitants à part entière de l’appartement en question.

 

Psychose en Carton


Salutations, j’ai peu posté récemment parce je n’ai plus vraiment le temps avec la prépa. Mais me revoilà avec un nouveau projet. Au départ je voulais créer un décor en carton dans lequel je projetterais une vidéo. Je voulais un extrait de film à suspens pour créer un décalage entre le décor et la projection. Le plus évident m’a semblé de choisir la scène de la douche de Psychose. En effet, cette scène est pertinente puisqu’elle se suffit à elle même. Pas besoin d’avoir vu le film pour la comprendre, même si de toute manière tout le monde la connait plus ou moins. J’ai donc commencé par construire mon décor en carton, ce qui m’a pris énormément de temps : 3 semaines… bonjour la productivité ! Puis j’ai changé d’avis et j’ai décidé de tourner la scène de la douche avec de vrais acteurs. Ce projet comporte donc trois déclinaisons à partir de la même scène de psychose : la première, qui est présentée ici, est une version filmée, la seconde sera un stop motion et pour la dernière, je projetterais la scène originale de psychose sur mon décor et je filmerais l’effet rendu par cette projection.
Nous avons donc tourné pendant les vacances de la Toussaint. Quand je suis arrivée le matin du tournage, j’ai vu la CPE et des amies nettoyer le sol inondé. En effet il n’y avait plus d’électricité ce qui ne m’arrangeait pas tout à fait. D’une part, parce que j’avais bêtement oublié d’imprimer les captures d’écran qui me servaient de storyboard et qui étaient cruciales pour pouvoir travailler et d’autre part, parce que j’avais besoin d’un éclairage pour créer un fort contrejour sur le visage du tueur afin d’avoir le même effet que dans le film. Pour le storyboard, je remercie la CPE qui me a très gentiment imprimé toutes les feuilles, et pour recréer l’aspect sombre produit par le contrejour sur le visage du tueur, j’ai recouvert le visage de mon amie d’un tissus noir qui trainait.
Je remercie énormément Auriane pour avoir joué la victime et Flavie pour avoir été la tueuse. Également Lucie et Laurine qui m’ont beaucoup aidé lors de la réalisation.

Les moulins du diable

Blog

Avec la CAAP, nous avons avons eu la possibilité de réaliser un projet pour l’exposer dans le hall de la salle Jacques Brel, le théâtre de Fontenay-sous-Bois, le temps d’une représentation. Nous devions choisir un spectacle parmi la programmation de la saison. Nous étions un groupe de huit étudiantes à avoir travaillé autour du spectacle Les moulins du diable. C’est un spectacle de danse de la compagnie Massala chorégraphié par Fouad Boussouf. À travers la danse, il y a tout un questionnement sur le temps et notamment l’accélération du temps liée au rythme de vie moderne. J’ai donc décidé de faire un assez grand mobile avec cette idée. Je me suis inspirée du livre Aliénation et Accélération d’Hartmut Rosa que j’avais lu dans le cadre du concours des Arts Déco l’an dernier et qui m’avait beaucoup intéressé. J’ai dessiné des personnages qui occupent leur temps avec différentes actions. J’ai travaillé à partir de photos de banque d’image car les actions y sont représentées de manière complétement cliché : on y voit des gens qui font du sport en souriant, bouteille d’eau à la main et air triomphant, des hommes d’affaire qui se serrent la main avec des sourires presque inquiétants, etc. L’idée c’est qu’aujourd’hui notre rapport au temps à changé. On est pris dans une sorte de machine infernale. On a tous tendance à avoir un emploi du temps trop chargé, à devoir reporter des choses et on ne conçoit pas de ne rien faire. Celui qui ne fait rien est un paresseux. On est obligé d’occuper tout notre temps et on culpabilise de ne rien faire. C’est avec cette idée là que j’ai réalisé ce mobile, où tous ces individus sont pris par le mouvement de cette machine temporelle. Au moindre passage d’un spectateur, le mobile se met à tourner car il est  composé de papier calque, fil nylon et fil de fer, des matériaux très légers.

Ici un lien vers l’article du site de la CAAP montrant les différents projets exposés lors de la représentation !

Diversité

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Ce projet a été réalisé lors du deuxième workshop effectué avec la fondation Culture et Diversité. Durant ces quelques jours nous avons eu l’occasion de travailler sur le thème de la « Diversité ». Pendant la première journée, j’ai réfléchi à ce que j’allais pouvoir faire avec ce thème qui questionnait tout le monde. Dans un premier temps j’ai pensé à l’idée de « diversité de perception ». Je voulais créer une série de photo ou un film durant lequel on verrait la même scène déclinée sous plusieurs « réalité ». Mais très vite on m’a fait comprendre que ce n’était pas une bonne réponse au sujet.  Au cours de l’après midi et des jours suivant, je me suis questionné sur ce qu’étais la diversité et cette réflexion m’a poussé à changer complètement mon projet. Pour moi la diversité c’est une différence qui génère de nouvelles choses. Je suis donc partie d’un serre tête, un modèle très sobre et épuré  à partir duquel j’ai crée un deuxième modèle, en rajoutant des sortes d’oreillettes qui permettent au serre tête de mieux tenir. À partir de ce second modèle, j’ai voulu faire évoluer l’esthétique en rajoutant une spirale. J’ai crée d’autres modèles, chaque fois en m’appuyant sur le modèle précédent. Au fur et à mesure, l’esprit de mes bijoux de tête à muté. J’étais partie d’un serre-tête et je suis parvenue à une sorte de casque guerrier. Avec ce projet de bijoux de têtes, on peut parler d’évolution mais sans qu’on puisse dire qu’un modèle soit supérieur à l’autre : ils sont simplement tous différents et c’est l’ensemble qui présente un véritable intérêt. Pour moi, la diversité c’est la richesse engendrée par la différence et c’est ce que j’ai voulu illustrer avec ces serres têtes.
Merci à Khouloud, Louisa, Flavie et Lola d’avoir accepté de servir de modèle pour présenter mes serres têtes.

Parking Party

J’avais acheté un pot de grosses craies et j’avais envie de les utiliser pour un projet de street art. J’ai donc eu l’idée de réaliser une sorte d’installation-performance dans un parking voisin. C’est un lieu de passage qui sert de raccourci pour accéder à la maternelle, à l’école primaire, à la mairie et au marché. Des enfants y font parfois du vélo ou du roller, des jeunes squattent souvent sur un banc juste à coté mais c’est un endroit qui m’a toujours semblé un peu lugubre. Pour cette raison, j’ai eu envie d’en décorer le sol de motifs gais et ludiques, avec des éléments visuels qui créent des parcours dans ce décor.

Comme la surface est importante, j’aurais difficilement pu travailler seule. J’ai donc sollicité mes amies Roxane et Émeline pour m’aider à faire les dessins à la craie et à documenter la réalisation de ce projet. J’ai également accepté l’aide de Luce et Léonard, des enfants que je connais qui habitent juste en face du parking. J’avais une idée assez précise de la composition générale de mon projet aussi j’ai décidé de leur laisser tout un espace libre au sein de cette composition où ils ont pu réaliser ce qu’ils voulaient. Plus j’apprends à collaborer avec les autres sur mes projets, plus j’arrive à accepter les compromis comme un enrichissement de mon travail.
Nous avons travaillé toute la journée. Nous étions tous très concentrés mais il y avait néanmoins une ambiance joyeuse et festive. Nous nous sommes bien amusés en jouant avec notre interminable marelle. De temps à autres, des gens qui passaient par le parking nous adressaient la parole et s’enthousiasmaient du projet.

Nous avons pris de nombreuses photos et vidéos tout au long de la réalisation. Pour les prises de vues, nous nous sommes notamment amusés avec un cadre que nous avons trouvé et qui permettait de produire un effet intéressant avec ce décor que nous avions crée, un peu comme si nous étions de l’autre coté du miroir, dans un univers parallèle à celui de ce parking d’ordinaire triste et froid.
J’ai réalisée deux  versions du making of : une longue et une courte. J’ai sonorisé les deux films avec des musiques de jeux vidéos pour évoquer les aventures virtuelles que l’on peut vivre, notamment par le jeu lorsqu’on est un enfant, en stimulant son imaginaire avec ce genre de décors.
Celui-ci a tenu au moins deux semaines, s’atténuant au fur et à mesure qu’il pleuvait. Puis il a fini par s’effacer complètement. J’envisage de faire une nouvelle Parking Party où je convierais un plus grand nombre de gens pour créer un évènement encore plus créatif et festif.

Mon amie Émeline a une page Facebook où elle poste toutes ses super photos ! Passez voir son travail ici.

Univers parallèle

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Cette fois ci, le sujet était de créer un univers parallèle. Nous devions choisir un lieu du lycée et y installer notre univers pendant une semaine sans que ça laisse de trace.

J’ai crée un monde peuplé de monstres et créatures de toutes sortes, exprimant de nombreux sentiments, mais tous dans un état d’esprit relativement joyeux pour amener un peu de fantaisie dans le lycée.

Si j’ai choisi cet emplacement, c’est essentiellement car le carrelage change à cet endroit là qui se situe au bout d’un couloir et qui mène vers une autre partie de l’établissement, comme si en passant les portes on arrivait dans un autre univers. Il est en face des toilettes où j’ai également placé quelques créatures.

Pour créer tous ces personnages, j’ai découpé leurs formes dans du carton et je les ai peint dans une gamme de couleurs pétillantes. J’ai réalisé les mélanges de couleur avec de la peinture murale blanche et des colorants. Certaines créatures ont été laissées en carton brut. Même si j’avoue que la moitié de mon temps de travail consistait à me prendre en photos en faisant des poses débiles avec le déclencheur…

Pour les installer, j’avais choisi à la base un système consistant à scotcher les monstres à l’aide d’adhésif double face, lui-même fixé sur du scotch de peintre afin de ne pas abîmer les murs. Mais il s’est avéré que tous mes monstres pesaient bien trop lourd pour que le scotch de peintre tienne et je les ai finalement tous fixés avec du scotch double face sur le mur en pierre qui ne craignait rien.

Après une semaine, nous avons du les décrocher. C’est avec amusement que me suis rendu compte que beaucoup étaient partis, sauf les plus gros bien entendu. Le fait d’ailleurs que mes créatures (enfin, mes « loulous » comme je les désigne) aient disparu ou même le fait qu’ils aient été déplacés ne me gêne pas. J’étais partie de l’idée que tous pourraient disparaître, et le fait même qu’ils aient bougés me fait plaisir (il en reste par exemple un qui a été collé sur la porte de notre salle d’arts plastiques et qui va rester pour le moment). Comme si avec le temps, ils se déplaçaient d’eux même, ça leur apporte « une vie » d’un certaine manière.