Je ne sais pas exactement comment m’est venue cette idée mais à cette période j’écoutais beaucoup Björk. Je l’admire énormément pour sa musique mais j’aime aussi beaucoup les tenues qu’elle porte. Dans le clip Venus as a Boy, elle a dessiné des petits points au dessus de ses sourcils et ça m’avait donné envie de travailler sur du maquillage, comme ça, assez simple mais original. Depuis longtemps j’avais aussi eu envie de créer une série de photos un peu surréalistes. J’ai donc décidé de mélanger mes deux envies pour créer un univers rappelant celui du rêve. Pour une fois j’étais uniquement celle qui prenait les photos. Au début, j’ai imaginé et photographié différentes situations surréalistes. Alors que je photographiais Sirine dans ma buanderie, on s’est rendu compte que l’ambiance créé par le son du projecteur que l’on doit frotter pour qu’il s’allume était assez chouette et on s’est dit que ce serait une bonne idée de filmer l’effet produit. À partir de ce moment je n’ai presque fait que filmer. Ce projet est donc à la fois un projet photo et vidéo mais c’est finalement la vidéo qui a pris le plus d’importance. Au montage, j’ai vraiment voulu retranscrire un univers onirique, en mélangeant des passages assez longs où l’on s’ennuie et d’autres plus captivants. Avec des sons, des rires et des situations incompréhensibles ! Pour la bande son, je me suis filmée en train de jouer du piano de manière aléatoire. Quand j’étais petite et que je débutais le piano, j’adorais faire ce genre d’improvisations et faire semblant que j’étais une pianiste contemporaine. J’ai évolué depuis et je sais heureusement que la musique contemporaine ne ressemble pas à ça, mais ça m’amuse toujours. Cette musique, qui n’est pas faite pour être agréable, lie les éléments entre eux et rend le film encore plus étrange.
Un grand merci à Sirine, Roxane et Emeline ! À la prochaine !